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De Chinkhet à Phera

Dimanche 14 juin 2020, 5h00. Réveil au paradis avec une énorme fatigue pour Brigitte. L’oiseau lui crie : « tu ne vas pas te laisser aller, tu as encore tellement à découvrir ici ; tu dois cartographier tes chemins et qui te dit que tu seras encore là demain ? ».

Comment ne pas obtempérer à de telles injonctions ? Brigitte se met en route de bon matin et prend la direction de Chinkhet en passant par la colline des pins. Elle y aperçoit Gangaram, le papa de Bulldozer, soulever un tronc d’une centaine de kilos pour le porter sur son dos ! En observant la manœuvre qui le déséquilibre, elle éprouve une immense frayeur car elle imagine difficilement comment il pourra maîtriser son chargement dans la descente très raide qui mène à Lochabang.

L’épicerie de Chinkhet

Chinkhet Bazar

Désormais, Brigitte ne peut traverser Chinkhet sans faire une halte à la petite épicerie à l’entrée du village. Quand elle prend le chemin de Phera, elle en profite toujours pour y acheter quelques fruits ou légumes locaux pour les offrir à son amie Manisha.

Les légumes de la vallée

La didi qui tient cette boutique est tellement sympathique. Elle l’accueille, comme toujours, avec tous ses enfants. Son étal à l’extérieur propose de beaux légumes verts qui ont poussé dans la vallée. Des sacs de lentilles et de piments séchés sont disposés devant la cloison peinte en bleu. L’ensemble offre au regard un merveilleux tableau aux couleurs vives face auquel il est difficile de ne pas s’émerveiller.

Les ingrédients pour réussir son dal

Cartographie artisanale

Après avoir réglé ses emplettes, Brigitte doit se remettre en chemin pour accomplir la mission confié par l’oiseau : « cartographier » le chemin de Chinkhet à Phera. Sur son cahier, elle intitule cet itinéraire « De Chinkhet à Phera par l’arête des deux villages ». C’est un travail assez pénible car elle ne dispose d’aucun fond de carte et doit donc noter méticuleusement l’altitude de chaque point remarquable : changement de direction, source, traversée de vallon, village, maison, point de vue mais n’ayant pas les distances ni les orientations, elle dessine un croquis à main levée qui nécessite une note explicative annexe.

Phera est encore bien loin !

Chaque matin, Brigitte recopie les notes prises la veille en chemin dans son « cahier de topos ». Quand Laurent découvre le « topo » du jour, il a bien des difficultés à comprendre où elle est allée et ce qu’elle a voulu représenter. Il s’amuse souvent de son manque de repères dans l’espace et se demande si elle ne fait pas exprès des erreurs pour garder secrets ses chemins ou pour trouver un bon prétexte pour retourner vérifier l’exactitude de ses croquis !

Que de souvenirs derrière ces croquis !

Un cahier magique

Ce travail fastidieux ralentit la progression de l’exploratrice car à chaque instant elle doit sortir son crayon et son cahier. Au début, elle avait le tort d’anticiper le chemin et il lui fallait alors souvent gommer car elle découvrait régulièrement des ravines cachées.

Arrivée à Phera, elle discute longtemps avec sa grande amie Manisha et sa famille. Elle leur offre des dattes puis montre son cahier aux enfants qui y inscrivent leurs noms en utilisant l’alphabet latin et devanagari. Elle repart ensuite par la piste qui a été bien détruite par les pluies récentes et est quasiment impraticable même à pied.

La vallée de la Sani Bheri depuis Phera

Les moustiques attaquent

Arrivée à Lochabang, elle retrouve Laurent qui est devenu le petit frère adoré de Didi. Elle est très heureuse de sa journée mais ÉPUISÉE.

Les grosses infections à la cheville ont éclaté, cela fait donc moins mal mais la sève du géranium géant utilisée ici comme antibiotique n’en vient pas à bout.

A Horlabot, Brigitte se réfugie dans la tente pour échapper aux moustiques qui l’adorent. Laurent qui a la chance d’être moins aimé d’eux fait à manger. Sans lui, Brigitte se laisserait mourir de faim juste pour échapper aux moustiques, enfin à ces minuscules insectes qui sont des sortes de moucherons pervers qui arrivent sans émettre le moindre petit bruit d’alerte d’attaque aérienne et piquent à travers les vêtements.

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