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Début du terrassement

Vendredi 10 avril 2020. Réveil 5h00, comme la vie est belle au paradis de l’oiseau qui crie !

Brigitte, comme chaque matin, part très tôt toute heureuse d’étendre son territoire. Aujourd’hui, elle s’aventure au-delà des deux pipals de Jerma jusqu’à la piste qui monte à Banphikot. Elle poursuit l’exploration en remontant la piste jusqu’à ce qu’elle se sépare en deux branches. A cet endroit se trouvent quelques petites boutiques en tôle. Soudain, un homme surgit et se met à hurler « Coronavirus ! ». Les gens sortent des maisons et crient en cœur « Coronavirus ». C’est assez effrayant et très inattendu de la part des Népalais en général très accueillants.

Brigitte se dirige alors rapidement vers un groupe de didis qui lui semblent bienveillantes. Le type qui a hurlé le premier arrive vers elle très agressif. Il a un bâton à la main. Brigitte lui fait face avec assurance mais en réalité elle n’en mène pas large. Heureusement, les didis prennent sa défense et repoussent le type qui s’avère être complètement saoul. Ce quartier sera dorénavant très hospitalier !

L’équipe est descendue à Lochabang vers 6h00 pour récolter le blé. Laurent se retrouve donc seul au camp et en profite pour tester le fonctionnement du réchaud au kérosène. Les instructions laissées par Bhim sont assez claires. Vérifier la pression, ouvrir la vanne du carburant, enflammer le brûleur par dessous et refermer l’arrivée de kérosène. Quand la grande flamme se calme, le brûleur est chaud. Il faut alors rouvrir doucement la vanne pour obtenir une belle flamme qui ne noircit pas la gamelle. Mission accomplie, Laurent a pu faire chauffer l’eau pour le thé des amis terrassiers qui viennent d’arriver avec Man.

Une résilience hors du commun

Gangaram était l’homme le plus riche de Chinkhet. Il possédait une entreprise de travaux publics et tous les terrains le long de la piste qui traverse le bazar. Suite à un marché qu’il n’a pu honorer, il a fait faillite et a tout perdu. Ces pertes matérielles sont néanmoins bien dérisoires comparées au drame de la mort de ses deux fils dans le glissement de terrain qui a ravagé la colline juste derrière Horlabot.

La résilience de Gangaram et des siens aux vicissitudes de la vie est exceptionnelle. Toute sa famille lui pardonne ses virées régulières dans les bars de Chinkhet d’où nous le verrons souvent remonter tard le soir en compagnie de sa fille Jharana descendue pour le ramener à la maison, pleine d’empathie pour un père qu’elle adore. Toute la famille de Gangaram fera rapidement partie de notre univers affectif. En août, un nouveau drame viendra les accabler. Comme toujours, ils s’en relèveront avec courage.

Les bulldozers humains

L’équipe de choc se met au travail. Gangaram pioche le terrain et Bulldozer évacue les gravas en contrebas de la terrasse. Man ne rechigne pas à la tâche et assiste ce dernier en tirant sur une corde accrochée au manche de la pelle. Laurent se prend au jeu et remplace Man ou Bulldozer de temps en temps. La chaleur a vite raison de lui. Pourquoi n’ont-ils pas commencé plus tôt ?

Une équipe redoutablement efficace

A l’heure du repas, les travailleurs descendent en direction de Lochabang. Gangaram et son fils bifurquent vers leur maison tandis que Man et Laurent descendent manger à Lochabang et croisent Brigitte assoiffée qui remonte à Horlabot pour y trouver une bouteille d’eau purifiée. Elle n’a pas encore pris le risque de boire dans les fontaines.

La récolte du blé est interrompue car les épis ne sont pas assez mûrs. Didi a préparé un excellent dal bhat pour l’équipe des paysans et celle des terrassiers. Brigitte est repartie en exploration vers Chinkhet.

En fin de journée, Dazu monte voir l’avancement des travaux. Il a l’air heureux du résultat. La terrasse derrière la deuxième maison est totalement aplanie. Nous pouvons déplacer notre tente sur la partie achevée pour libérer la place aux travaux du lendemain.

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