Mardi 23 juin 2020, 5h00. Réveil au paradis. L’oiseau crie « pluie, pluie, pluie mais il faut aller à Dhuli ».
Ce matin, il pleut tellement fort que Dazu ne vient pas couper l’herbe à Horlabot. Après avoir patienté et espéré une accalmie, Brigitte ne tient plus en place. Elle suit donc les conseils de l’oiseau et monte donc à Dhuli par Confluence. Elle en profite pour cartographier plus en détail la croupe. Comme toujours, les habitants sont très accueillants à son égard. Cependant, elle s’efforce de ne pas considérer cela comme naturel afin d’apprécier à leur juste valeur toutes les gentillesses des gens qu’elle rencontre. Elle s’émerveille des petits plaisirs de la vie qui se transforment en véritables trésors de bonheur si on leur accorde la valeur qu’ils méritent.
Délice granité
Lorsque Brigitte débouche sur la piste au niveau des boutiques, une didi arrive en courant pour ouvrir le rideau de son magasin afin qu’elle puisse s’asseoir à l’ombre car le soleil a refait momentanément son apparition. Des didis, des bahinis et de nombreux enfants se précipitent pour faire un cercle autour d’elle. Il n’est pas question d’acheter quoi que ce soit et pourtant elle a un peu faim… L’heure est seulement à la discussion !
Dans ce shop comme dans beaucoup d’autres, les propriétaires fabriquent des sorbets en faisant congeler, enfin fortement refroidir au congélateur, de petits verres en plastique remplis d’eau sucrée. Ici, c’est LE régal. La didi lui en offre un qui n’a pas encore eu le temps de refroidir tellement la demande est forte.
Experte en boules de coco
Brigitte repart par la piste car elle n’a encore ni noté ni compris tous les embranchements et notamment celui situé dans le dernier virage avant Dhuli. Elle découvre que la deuxième branche va aussi à Dhuli mais arrive plus haut dans le village.
Arrivée à la première maison de « Dhuli d’en bas » qui est une boutique, ce ne sont plus les jeunes avec lesquels Brigitte avait discuté et fait une photo qui sont là mais une très vieille femme qui l’arnaque sur le prix de sa friandise préférée : les boules de coco. C’est la première fois qu’une femme se comporte ainsi avec elle. Brigitte lui dit qu’elle la vole. La didi a alors immédiatement une bien plus grande considération pour « l’experte en boules de coco » ; elle éclate de rire et lui indique le vrai prix. Toutes deux deviendront très amies.
Au niveau des dernières maisons de « Dhuli d’en bas », femmes, hommes et enfants accourent. Brigitte en profite pour discuter du topo et ils confirment son intuition : la piste redescend pour rejoindre celle qui va de Magma à Naduwa.
Singin’ in the rain
Comme il est tard et que la pluie redouble, Brigitte n’expérimente pas cette boucle aujourd’hui. Elle fait demi-tour et suit la piste jusqu’à Magma. Le gué n’est plus franchissable, il faut prendre le « pont de mousson ». Après avoir bravé à nouveau les « dérocheurs de blocs » du glissement de terrain et salué les casseuses de pierres, elle rejoint Magma où un jeune garçon lui présente sa maman qui veut discuter avec elle car son mari travaille à Paris !
A Kibane, il pleut. Il pleut même très fort mais cela n’empêche pas les rolpeuses de chanter et danser joyeusement au bord des rizières pour fêter la fin de la plantation du riz. Elles invitent Brigitte à danser avec elles.
Il pleut tellement qu’elle remonte directement à Horlabot par le raccourci qui part du virage en schiste noir, sans passer voir Didi à Lochabang.
Alerte au dal !
Laurent se remet d’un début de tourista dû à son refus de jeter les restes de notre dal bhat. Visiblement, les conseils avisés de Dazu concernant le riz valent aussi pour les lentilles. Désormais, il dosera précisément le riz et les lentilles pour éviter de gâcher.
Moins fou que Brigitte, il s’est reposé à l’abri de la pluie. Il s’économise physiquement pour assurer l’avenir… qui lui donnera raison.
Ce soir, il a préparé un succulent dal bhat, bien épicé et bien dosé !