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Prise de risque

Mardi 9 juin 2020, 5h00. Réveil au paradis. L’oiseau crie à Brigitte « tu as raté le jhakri, fière de toi ? ».

Brigitte n’est pas du tout fière d’elle car depuis qu’elle est née, sa philosophie est de ne pas perdre pas une miette de vie, assurant qu’elle dormira et se reposera quand elle sera morte. Quelle présomptueuse ! Elle a juste eu de la chance d’être assez costaud pour faire deux des trois huit de la journée depuis qu’elle est née ce qui lui a permis de vivre tout ce qui se présentait. Ici, le corps lui rappelle qu’il peut aussi commander.

Laurent quant à lui ménage sa monture pour durer plus longtemps. Ici, comme il fait une chaleur à tomber et qu’il a conscience de ne pouvoir lutter contre elle sans subir quelques importants dommages, il ne fait que l’essentiel. L’essentiel est déjà conséquent : il aide Didi et Dazu, maintient le contact avec la France, fait la cuisine, écrit des articles sur le Rukum, fait le jardin, va chercher l’eau… mais ne vient en « exploration » avec Brigitte que lorsqu’elle insiste pour lui montrer quelque chose. Sa méthode est indéniablement meilleure que celle de Brigitte car il mincit beaucoup mais reste beau alors qu’elle devient squelettique et sans forces.

Commis de cuisine

Néanmoins, elle a décidé aujourd’hui de ne pas faire « sa molle » coûte que coûte. Brigitte est dispensée de piochage de charmilo car suite à sa chute dans le ravin elle a le bras infecté à trois endroits. Obsédée par les cervicales, elle n’avait pas vu que son bras était tout abîmé.

Afin de pouvoir prendre une douche, Laurent doit colmater les fuites du canal qui achemine l’eau. Il descend ensuite à Lochabang pour poursuivre l’opération charmilo. Didi est très contente de sa présence. Après deux heures de travail, elle interrompt Laurent car elle a besoin de « son commis en cuisine » pour éplucher des oignons et de l’ail. Didi fait sauter les oignons émincés sur le feu avec du beurre clarifié et des épices avant d’ajouter un bol d’eau pour faire une soupe épaisse qui servira d’accompagnement au riz. Un vrai régal.

Exploration inachevée

Pendant ce temps, Brigitte est partie explorer un chemin reliant Magma à Bargaon. Depuis les hauteurs, elle a en effet aperçu une piste qui va de Magma à Bargaon puis Neta Pokhara. Elle est maintenant bien accueillie à Magma, ce qui n’était pas le cas au début. Malheureusement, elle n’arrive pas à trouver le départ de la piste dans Magma. Dépitée, elle rentre à Lochabang et retrouve Didi et Laurent en train de déguster le repasqu’ils viennent de préparer.

Coup d’œil en passant à « notre » plantation de riz

Didi sait désormais que sa protégée ne mange jamais le midi. Elle lui dit en riant « Brigitte na khaane … escape ! ». Effectivement, ne pouvant tenir en place, Brigitte file aussitôt à Chinkhet où la rumeur dit qu’on peut trouver des cigarettes.

Entre doutes et enthousiasme

La rumeur s’avère exacte ; elle achète plusieurs paquets pour Didi et Dazu. Elle poursuit la piste jusqu’à Banphikot où elle retrouve Laurent venu directement par l’arête des pins. Laurent est tout heureux car le rédacteur de Trek Magazine nous a de nouveau écrit. Notre proposition d’article l’enthousiasme car la région n’a jamais été décrite dans le magazine, faute de connaître une personne l’ayant parcouru. Il nous donne quelques précisions sur le format attendu et en particulier le nombre de mots à respecter… Comment résumer une telle aventure en quelques milliers de mots et surtout comment les choisir pour faire plaisir à Man sans mettre en danger ce paradis de la sobriété, de la solidarité et de l’auto-suffisance ?

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