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Rentrée des classes ?

Lundi 15 juin 2020, 5h00. Réveil au paradis où il pleut sous une chaleur accablante. L’oiseau crie en riant « ce ne sont vraiment pas de bonnes conditions pour Laurent ! ».

Ce matin, l’équipe des porteurs de bois est en action. Ils passent devant Horlabot avec de gros troncs qu’ils essaient de faire glisser le plus loin possible dans la pente en direction de la piste de Cherakhet. Les troncs coupent les virages du sentier qui descend à Lochabang. Danger, danger ! Nous leur expliquons que nous utilisons ce chemin. Nous discutons gaiement avec cette joyeuse équipe en mimant les rotis que nous risquons de devenir !

Brigitte descend à Lochabang pour monter ensuite à Banphikot par la piste de Neta Bazar. Quand elle arrive, Didi est déjà partie à Chinkhet pour y acheter 30 kilos de « compost » pour le riz. De son côté, Jessica est montée à Banphikot chercher les livres scolaires que la municipalité rurale distribue à chaque enfant en vue d’une hypothétique levée du lockdown.

Repiquage du riz

Cette journée marque le début du repiquage du riz. Tout le long de la piste des nuées de jeunes hommes transformés en statues de terre s’affairent à la mise en œuvre des rizières avec les buffalos. C’est vraiment un travail difficile que de mélanger intimement la terre avec l’eau déversée par les canaux juste pour obtenir une boue homogène et bien lisse.

Les rolpeuses en action

Dès que les rizières sont prêtes, des femmes alignées à six ou huit de front plantent à une vitesse vertigineuse les plants d’un magnifique vert tendre récoltés dans une rizière « à semis » ensemencée il y a déjà un mois.

Les plants ont été soigneusement arrachés et noués en petites bottes. Tout le monde trouve un travail à sa mesure. Les hommes les plus âgés affectueusement appelés baje (grand-père) par tous distribuent les bottes dans les rizières en les jetant avec dextérité derrière les rolpeuses, les femmes qui repiquent les plants.

Une diversité salutaire

Brigitte se demande pourquoi les paysans ne plantent pas du maïs partout après la récolte du blé ; sa culture est tellement plus aisée. Ils ont probablement compris que la diversité des cultures préserve de la famine que peut occasionner une mauvaise récolte liée aux aléas climatiques, aux invasions de nuisibles végétaux tels que le charmilo ou encore aux nuées de criquets qui dévorent tout sur leur passage.

Les chèvres sont également très friandes des jeunes pousses de maïs qu’elles dévorent dès qu’elles peuvent échapper à la vigilance de leur gardien. Diversifier les cultures permet également de varier les repas ce qui est sans aucun doute une source de plaisir mais avant tout la garantie d’une alimentation plus équilibrée et d’une bonne santé. Brigitte expérimentera personnellement la véracité de ce concept…

Distribution des livres

A Simtaru, elle rencontre le professeur d’anglais qu’elle connaît déjà car il est venu lui rendre une visite chez Didi Sandra pour lui proposer de faire un cours dans son école quand elle rouvrira. Ce jour-là, hélas, il était dans un état d’ébriété avancé que Didi, comme toujours, avait la gentillesse de ne pas remarquer. Ceci était probablement dû au désœuvrement imposé aux enseignants par le confinement.

Aujourd’hui, il est dans un état tout à fait normal et réitère sa proposition que Brigitte avoue ne pas avoir prise bien au sérieux la première fois !

De son côté, en chemin pour Banphikot, Laurent a croisé les enfants de retour de l’école avec leurs kitabs, les livres de classe. C’était le grand jour de la distribution pour la prochaine rentrée scolaire. Apparemment, tous les élèves passent dans la classe supérieure sans examen. Ils sont ravis ! Nous nous demandons si la rentrée finira par avoir lieu.

Le goût du Rukum

Brigitte retrouve Laurent à Banphikot qui a prévu de rentrer directement à Horlabot pour finir l’article pour Trek Magazine qui a déjà belle allure. Laurent s’est beaucoup documenté sur la révolte maoïste, un encadré est prévu sur ce sujet dans l’article. Un autre encadré sera une interview de Man à propos de sa vision du tourisme dans le Rukum.

A midi, Laurent a dégusté chez Didi un plat de piments cuits dans du mohi avec du jeera (cumin) et du methi (fenugreek). Servi avec une louche de yoghourt, c’est un régal.

Le coffret à épices de Didi renferme à lui seul toutes les saveurs du Népal. Nous prenons toujours un grand plaisir à la regarder ouvrir cette boite magique, choisir les épices avec attention et les doser méticuleusement.

Le forgeron de Neta Pokhara

A Neta Pokhara, une des amies shopeuses de Brigitte lui présente sa maman ; ça la touche beaucoup. A la sortie du village, en montant vers Kanda, elle voit un monsieur qui file de la corde végétale. Il accepte avec plaisir qu’elle le prenne en photo, adoptant une pause à son avantage. Elle lui demande où est le forgeron ; il lui répond « c’est moi ! ». Brigitte lui dit qu’elle reviendra le filmer, l’idée lui plaît. Elle découvrira plus tard que c’est le père de son amie shopeuse qui vient de lui présenter sa maman.

Un forgeron qui file

Plus haut, elle découvre l’atelier du forgeron: un simple foyer avec un « souffleur à manivelle » du Dolpo comme celui que nous avons à Horlabot, une petite enclume, le tout abrité sommairement par un petit toit en tôle tenu par quatre piquets de bois plantés en terre.

L’amie shopeuse de Neta Bazar

Brigitte et ses copines

Sur la montée de Kanda, Brigitte retrouve les adorables petites filles un peu effrontées qui vont devenir ses grandes amies après quelques petites incompréhensions de sa part. Pour le moment, elles l’attendent et accourent dès qu’elles la voient pour chanter « Frère Jacques » en faisant de gros bruits de cloches.

Deux des meilleures copines de Brigitte

En descendant de Kanda à Simtaru par la piste, elle voit sa petite copine Babula très endimanchée. Le plaisir de se retrouver est sincère et partagé! Brigitte fait attention car la dernière fois qu’elle a croisée Babula, juste un peu plus loin, elle a plongé la tête la première dans un ravin. Une fois n’est pas coutume, pas de plongée en ravin aujourd’hui!

A Simtaru, la didi des kafals lui offre cette fois des arus, c’est-à-dire des pêches.

Au début les gens s’inquiétaient de la voir marcher seule, maintenant ils s’inquiètent de l’absence de Laurent !

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