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Saccager la nature pour en sonder l’origine

Le futur du CERN en collision avec la démocratie

Le CERN est un organisme international de recherche fondamentale destiné à élargir les connaissances sur les particules nucléaires pour les mettre au service de l’humanité pour la paix.

Le CERN semble atteint par le syndrome du gigantisme par l’obsession de ‘je veux la plus ‘grosse machine’’ et réclame à la société un accélérateur de 92 km de circonférence passerait sous terre autour du Salève en émergeant en plateformes de plusieurs hectares tous les 10 km. Contrairement aux injonctions de la société et des chercheurs des autres disciplines, Le FCC participerait à la mise en péril du vivant en menaçant la ressource en eau, en consommant une énergie de l’ordre de celle produite par un réacteur nucléaire et bien d’autres ressources communes aux humains et limitées sur terre.

Le FCC dans sa première phase (FCCee) est injustifié pour le but de recherche fondamentale annoncé (étudier les caractéristiques intimes du boson de Higgs ) selon Ursulla Bassler elle-même ex présidente du CERN (journal du CNRS 2020). Quant à la deuxième phase du FCC (FCChh), le but de recherche fondamentale est très flou… et l’instrumentation n’existe pas encore, il est prévu pour 2070 et rien ne prouve même qu’il pourra être construit alors on aura tout saccagé pour rien.

Obsédé par cette course à la ‘plus grosse machine du monde’, le CERN avec le projet FCC semble avoir oublié les principes universels et valeurs éthiques qui régissent la recherche fondamentale, cette magnifique aventure liée intrinsèquement à l’être humain à sa curiosité, son imagination, son ouverture à l’inconnu et qui permet depuis la nuit des temps de construire un socle patrimonial de connaissances le plus objectives possible au service de l’humanité.

Ce socle de connaissances est un rempart contre l’obscurantisme, un pilier pour la démocratie. Il convient donc de protéger la recherche fondamentale (pour preuve les attaques dont elle fait l’objet aux USA et … en France ! ).

Le CERN doit être au service de la société et donc obéir à ses lois. Ses projets doivent être validés par la société et non concoctés dans le dos de celle-ci (projet FCC en gestation depuis plus de 10 ans, étude prospective de plus de 100 millions d’euros avant la validation du projet par les citoyen.ne.s).

La recherche fondamentale est une quête de l’inconnu donc non programmable : le CERN a-t-il le
droit d’engager 2 voire 3 générations de chercheur.se.s sur le projet FCC ?

L’article 43 du comité d’éthique du CNRS stipule : « Le COMETS estime d’abord que la prise en compte des impacts environnementaux de la recherche doit être considérée comme relevant de l’éthique de la recherche, au même titre que le respect de la personne humaine ou de l’animal d’expérimentation. »
« Le monde de la recherche doit ainsi se demander dans quelle mesure le fait d’utiliser ou de développer tel grand équipement (jumeau numérique, accélérateur de particules, grand calculateur) ou de travailler sur telle thématique (biologie synthétique, édition du génome des plantes) est susceptible d’engendrer des impacts néfastes pour la biosphère, de conforter à moyen ou long terme des modes de production ou de consommation non durables. »
Le projet FCC est-il en accord avec cet article ?

La recherche fondamentale n’a pas vocation à générer des retombées économiques. Le CERN vante les retombées économiques potentielles du FCC (voir l’invitation publiée par le MEDEF Haute-Savoie et le Rotary Club d’Annecy le 14 Novembre 2024).

La recherche fondamentale est interdisciplinaire. Le CERN semble ignorer les résultats des autres domaines de recherche concernant les défis auxquels est confrontée l’humanité en proposant son projet FCC.